La correspondance des compagnons en prison


Ils n'étaient donc pas tous illettrés ces mineurs de fond ? Et non ! Ils lisaient même les journaux, ou ceux qui savaient lire lisaient aux autres. Dans les réunions nocturnes, dans la cour de leur habitation et même en prison. Une université populaire, autodidacte et mobile.... Ils avaient soif d'instruction à l'instar de Claude Martin qui dira au juge être « anarchiste » et n'avoir « été commandé par personne », que « ce sont les brochures et les journaux anarchistes qu'[il] a lu depuis 1882 qui [lui] ont donné ces idées-là... »

C'est Charles Lauvernier, membre du groupe anarchiste de Sanvignes, qui recevait les numéros du Révolté à son nom à la prison de Chalon (fin 1884/début 1885) où les paquets de journaux sous bandes lui étaient réexpédiés.

Ces jeunes révoltés s'instruisaient donc mais à l'aide de supports qui faisaient fuir les instituteurs maristes... L'école du « tonkinois» Jules Ferry viendrait bientôt cadrer tout cela et sous le couvert d'égalité de l'accès au savoir enseignerait les bienfaits du colonialisme, des guerres et de la soumission au patronat...

Dans la prison, les compagnons écrivaient de nombreux billets dont le sujet est bien sûr l'instruction du procès : Qu'a dit tel ou tel camarade? Est-ce-que cela concorde avec sa propre version ? Qui est le traître ? Quels seront les avocats etc... Des écrits adressés au juge Le Chevalier mais aussi des lettres à la famille.

 

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La correspondance des compagnons en prison (1884/1885)
L'exemple de Claude Martin. Ses lettres à sa famille, au juge, à sa petite amie...
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